La violence, magnifique carapace pour les musiciens ayant peur d'oser. Le discours politisé, une bouée de secours pour les suiveurs.

La musique a un pouvoir réel qui dépasse le pogo du samedi soir, la dernière bière au comptoir ou la pleurnicherie égocentrique. Elle accompagne la liberté.

Les Fordamage ont pris depuis longtemps ce pli de l'indépendance, de la grande échappée. Pas entièrement punk si ce n'est dans le volume déployé, Do It Yourself sans renier leur capacité à jouer devant tous les publics, intègre jusqu'au boutiste de l'énergie sur scène sans jamais perdre de vue l'essence d'une chanson à savoir une trame mélodique ; ils sont de cette génération pour qui les histoires de famille musicale ne s'apparentent pas à un style.

Du bruit naît la beauté, du chaos surgit l'apaisement, des questions sur nos déviances sociétales n'apparaissent aucune solution, mais au moins ces mots nous permettent de se sentir compris.

Les Fordamage sont à notre image sans être le reflet d'une scène. Post ce que vous voulez pour vos catalogues, ils sont seulement 3 garçons et une fille qui mouillent le maillot pour une certaine conception de la musique. Celle que l'on braille, celle que l'on danse, celle qui nous fait perdre notre breuvage, celle dont la poésie métaphorique nous surprend sans que l'on cherche à en comprendre le sens.

Ils ont souvent été comparés à The Ex, Shellac par le passé. Sur ce nouvel opus, leur musique évolue vers de la pesanteur, une transe qui se veut violente et qui vous imprègne. 2012 sera l'année où l'on pourra commencer à percevoir ce quatuor comme des nouveaux grands frères et sœur. Patriarche partageant le pouvoir avec plein d'autres copains ; ayant comme conviction que le pouvoir se prendra en taillant la route, ils font partie de cette mouvance révolutionnant de l'intérieur les codes de la diffusion Française. Tout cela sans évidemment s'en rendre compte et c'est là le plus important. Il n'y a rien de plus insupportable que les personnes au physique avantageux en ayant conscience. Les Fordamage ont oublié de se regarder dans le miroir depuis longtemps et cette négligence fera votre affaire.

Jocelyn Borde - Les Rockomotives

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Energy, a slap in the face for those with nothing to say. Violence, a shell for undaring musicians. Politicized discourse, a life buoy for the followers. Music has a real power, far beyond the saturday night pogo, the last beer or the self-centered whining. Music is liberty. Fordamage has, since the beginning, chosen the path of independence and the great escape. Their volume makes them punk, but they're something else. Do It Yourself, yet able to play to any audience, commited to the stage energy, never forgetting that the essence of a song lies in its melody. They belong to the generation that believes music is not defined by specific genres. Noise gives birth to beauty, chaos brings appeasement. Questioning social disruptions brings no solution, but at least those words gets us heard and understood. Fordamage mirrors us, and not a scene. Define them as you wish, they're just a girl and three boys, working hard for a certain conception of music. A music that's hollered and danced to, with a metaphorical poetry where surprise is more important than meaning. They've often been compared to The Ex or Shellac in the past, but this new album sees their music evolve towards heaviness and a state of violent trance that gets a hold on you. 2012 will be the year Fordamage can be seen as new big sisters and brothers. Believers, as a lot of their friends, that power can be taken by hitting the road. They're part of a movement that's redefining music in France and its codes of diffusion. More importantly, they're even not aware of it. Nothing's worse than good-looking people with a conscience of their attractiveness. Fordamage hasn't crossed a mirror for ages, and their negligence is what they have to offer.

Jocelyn Borde - Les Rockomotives