Ceux qui l'a connaissent l'appellent « Laëty ». Avec une mère professeure de musique et un père peintre, Laëty est une fille d'Artiste. Petite elle démarre par la danse et tous les styles y passent : modern jazz, classique, rock acrobatique, samba ,valse, et plus tard Hip Hop, bie évidemment. Cumulant, dirons nous« deux temps plein » de pratique loisirs, la jeune fille touche aussi au théâtre, au piano, à la flûte, à la chorale, à la gym et au badminton... rien que ça ! A l'âge de quinze ans,perméable aux découvertes, elle ouvre son premier livre sur la LSF(Langue des Signes Française). Notre danseuse s'inscrit à unpremier stage de LSF. Chez elle, elle s'essaie à traduire de cette manière les chansons qu'elle écoute. Trois années plus tard,majorité en poche, Laëty donne son premier cours mélangeant sourdset entendants. Un concept reçu frileusement mais qui fît sespreuves au centre socio-culturel des sourds du 44.

Soutenue par l'association Cultiv'art, cette dernière lui permet fouler ses premières planches en reprenant des poésies traduite en Langue des Signes. Forte de ses nouvelles expériences, elle contacte en 2006 Hip Opsession avec qui elle travaille pour rendre l'événement accessible aux sourds signeurs. Cette initiative sereproduira pendant six ans. Pendant une dizaine d'année, Laëtyintervient au sein du secteur emploi formation et pour desconférences. Elle continue les ateliers de transmission à travers ce qu'elle appelle la « danse urbaine ». Elle y recherche l'éveil et la sensibilité chez ses élèves. Mélangeant musique métal et rap au quotidien dans ses oreilles, Laëty côtoie plusieurs univers de front.

En2009, elle fait la connaissance de Yasmina Khiel à la Barakason ainsi que de Christelle Jeannot, ancienne chargée d'actions culturelles (…) Une amitié naît entre ses trois femmes. Elles montent l'événement Signe 2 Vibe. Plusieurs artistessont alors invités dont des sourds de Paris, Toulouse et Bordeaux(…) Elle devient ensuite auto-entrepreneuse et multiplie lesinterventions de traductrice. L'année suivante c'est sur une BlockParty qu'elle est invitée à traduire les paroles d'une quizainede rappeur. Laëty est alors totalement reconnue par la scène hiphop locale. Travaillant aux côtés des groupes comme Djazafaz,Fumuj, Manivelswing, Flow Démo ou encore le spectacle pour enfant Chel, elle traduit sur scène tout ce que les Mcs et les chanteurs font passer. Aujourd'hui intermittente du spectaclegrâce aux concerts, Laëty développe l'association TAC (Tout Artet Culture) au sein de laquelle elle fait route avec KarineBascougnano. Ces activistes de la Culture pour tous interviennent sur l'accueil du public sourd lors d'événements, sur les conférences dans les musées ou encore sur le spectacle vivant. Si vous la cherchez, vous la croiserez sûrement dans les plus petits des cafés concert (…) comme sur les plus importantes scènes.Baroudeuse et téméraire, Laëty enfonce les portes à grand coupsde gestuelle. Une tsigane a toujours de la ressource... »

Texte extrait du livre « Certifié Hip Hop », Etienne Kervella, Mars 2013